Nos sociétés actuelles traversent depuis les 30 dernières années des évolutions telles que l’ensemble des travailleurs est soumis à de très fortes pressions professionnelles. Le progrès technologique a déplacé les risques des travailleurs non plus sur le seul corps mais sur l’esprit et chacun peut s’y retrouver exposé, de façon plus ou moins importante.

Dans les cas les plus avancés, on parle alors de burnout ou de syndrome d’épuisement professionnel. Problème : le terme est employé de façon inflationniste si bien qu’on ne sait plus trop mettre de signifié derrière le signifiant.

Le burnout d’origine professionnelle est complexe, car à la fois

  • processus avec un début, parfois difficilement identifiable, et une fin, beaucoup plus facile à repérer puisque la personne est littéralement « vidée »,
  • rencontre entre la personne, son histoire personnelle, familiale, ses valeurs, ses croyances, son cheminement personnel d’un côté et son travail de l’autre,
  • état de souffrance finalement puisqu’il représente « une érosion des valeurs, de la dignité, de l’esprit et de la volonté, une érosion de l’âme humaine. C’est une souffrance qui se renforce progressivement et continûment, aspirant le sujet dans une spirale descendante dont il est difficile de s’extraire… »1

Difficile de s’en extraire mais pas impossible. Bien des entreprises se disent dépourvues de solution pour prendre en charge ces personnes avant l’épuisement complet et alors que ce dernier représente un coût estimé à 0,7% de leur masse salariale chaque année2.

Pourtant les signes annonciateurs d’un épuisement professionnel, qui peuvent être catégorisés en 5 grands dimensions, sont connus :

  • signes physiques : fatigue chronique, sommeil non-récupérateur, malaises, hyper-tension, ulcères, etc.
  • signes émotionnels : pleurs, colères, tensions, agressivité, sur-réaction aux situations du quotidien, etc.
  • signes intellectuels : surinvestissement dans le travail, amplitude plus grande de journées de travail, procrastination, incapacité à décider, à prioriser ou à déléguer, etc.
  • signes spirituels : questionnements sur le sens de son travail, mise en avant de questions éthiques ou existentielles, cauchemars, mal-être, etc.
  • signes organisationnels : arrêts de travail réguliers, rumeurs dans l’entreprise, impacts négatifs sur les pairs, les subordonnés ou le fonctionnement des équipes, désorganisation, etc.

Des coûts incommensurables

Les coûts cachés pour les entreprises sont incommensurables. Et lorsque le processus va à son terme avec un épuisement professionnel complet, ces coûts deviennent beaucoup plus difficiles à maîtriser : perte de compétences immédiates, arrêt de travail de longue durée, report de la charge de travail sur les collègues et éventuelle contagion au reste de l’organisation, éventuelle dégradation du climat social, possibles contentieux avec une marque employeur qui peut se détériorer, etc.

Le burnout touchant toujours des personnes fortement engagées, motivées et investies pour la réussite de leurs missions, c’est toujours un impact direct sur le compte de résultat de l’entreprise qui est au final observé.

La solution préconisée par Kintsugi RH : agir de façon holistique avec la personne

Si le burnout est un état de souffrance lié au travail, un bref détour par l’étymologie du mot « souffrance » nous renvoie à sa racine latine sufferre à savoir « supporter » », c’est à dire maintenir, soutenir, retenir.

Trois pistes finalement pour permettre au salarié en souffrance, et à son organisation, d’éviter le burnout. Si souffrir, c’est supporter, il faut que les entreprises fassent les choix de :

  • Maintenir : montrer par tous moyens au salarié qu’il a de la valeur et qu’il sera accompagné, « tenu en main » ;
  • Soutenir : être derrière le salarié et non devant lui, attentif au moindre signe, prêt à agir s’il devait trébucher et à assurer ses arrières ;
  • Retenir : mettre en œuvre une politique de rétention, y compris pour les salariés qui donneraient des signes de fragilité et tout faire pour les garder.

La réparation de céramiques comme métaphore de l’expérimentation de la neurophysiologie du burnout

Pour enrayer le processus de burnout, Kintsugi RH a conçu des stages inter-entreprises, résidentiels et immersifs axés sur la personne.

En faisant passer nos stagiaires par l’expérimentation de la casse et de la reconstruction de céramiques par la technique traditionnelle du Kintsugi3, nous sensibilisons les managers et cadres aux différents enjeux gravitant autour des risques psycho-sociaux et du burnout en particulier : enjeux physiques, psychiques, intellectuels, managériaux, spirituels.

Confrontés à la matière, à la céramique, les participants ont l’occasion de se poser les questions essentielles pour agir en prévention :

Pourquoi cela casse ou pourquoi cela peut casser ?

  • Neurophysiologie du stress et du burnout
  • Travail sur le récit de vie personnel au travail

Constat de la céramique cassée : fragments, lignes de failles, points d’ancrage

  • Travail sur les croyances, les valeurs, les émotions
  • Travail sur ses potentiels

Réparation de la céramique

  • Apports corporels (sophrologie, addictologie, nutrition, sommeil)
  • Apports intellectuels et philosophiques (sur le sens du travail, son évolution / témoignages)
  • Apports sur l’assertivité

Embellissement de la céramique

  • Travail sur le rôle du manager porteur de sens
  • Apports managériaux sur la délégation, la confiance, la responsabilité et la reconnaissance

La personne que nous accueillons en stage devient ainsi le premier ambassadeur de la prévention des RPS dans l’entreprise en ayant exploré :

– son propre fonctionnement par une connaissance de soi, de ses failles, de ses points d’appuis et de ses potentiels,

– sa responsabilité vis-à-vis d’elle-même et de ses équipes,

– son fonctionnement individuel dans un collectif.

Ces formations dans un cadre permettant la déconnexion et la prise de recul sont un espace-temps dédié au retour à soi avec un accompagnement de haut niveau (psycologues, coahs, médecins, sophrologues).

Prévenir le burnout en proposant au participant de devenir son propre terrain d’expérimentation pour essaimer plus largement ses apprentissages au sein de l’entreprise, voilà la vocation première de Kintsugi- RH.

  1. Maslach et Leiter, 1997
  2. Enquête Rehalto /WPO BVA du 5 septembre 2019
  3. Le Kintsugi 金継ぎest une technique traditionnelle de réparation des porcelaines au Japon. De Kin « doré » et Tsugi « jointure ». Prendre en compte le passé des sujets, leurs histoires et les incidents qu’ils ont pu connaître, voilà la philosophie qui irrigue l’art du Kintsugi. Les failles sont point d’appui pour construire un renouveau, non pas en les dissimulant mais, au contraire, en les mettant en valeur et en les renforçant.

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